Il y a quelques semaines, La Petite Araignée vous avait parlé de l’exposition Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains au Centre Pompidou-Metz. Vous aviez focalisé votre attention sur l’artiste-comète Yves Klein. Aujourd’hui, vous allez découvrir les autres œuvres qui font écho à son travail, celles de ses contemporains. Dans un jeu de miroir habile, l’exposition nous offre alors un aperçu choisi de l’art moderne.
Couleur, matière, mouvement, lumière et corps
Lors du dernier article sur l’exposition, je la résumais en cinq mots : couleur – matière – mouvement – lumière – corps.
- La couleur ici peut être aussi le blanc, qui, allié à la lumière et la matière, prend corps et sens.
- La matière est dans le pigment, sur le support de l’œuvre, voire le support en lui-même.
- Le mouvement est parfois dans le geste de l’artiste, ou dans l’œuvre quand elle est cinétique.
- La lumière est le principe directeur qui permet de faire vivre ensemble en une œuvre la couleur, la matière et le mouvement.
- Le corps, enfin, est celui de l’artiste, de ses modèles et le nôtre. Il est un instrument artistique autant que le réceptacle de l’art. Il laisse ses traces dans l’œuvre.
L’exposition d’un dialogue entre artistes
Toute l’exposition est un parcours plutôt ludique de jeu d’écho et de miroir entre les œuvres d’Yves Klein et celles, par exemple, de Heinz Mack, Otto Piene ou Kazuo Shiraga. Il est intéressant de voir en un seul espace autant d’œuvres d’artistes différents en pleine recherche artistique sur des voies parfois similaires, souvent parallèles et qui s’entremêlent ou se télescopent. Le visiteur est pleinement immergé dans cette période prolifique de l’art moderne.
Etonnamment c’est en débutant le parcours par une série puissante d’œuvres basées sur la monochromie blanche que l’exposition prend tout son sens. Les approches d’Yves Klein, de Shozo Shimamoto, Claude Bellegarde, Lucio Fontana, Piero Manzoni, Enrico Castellani, Günther Uecker ou Yayoi Kusama proposent de nouveaux regards sur la peinture en tant que médium. Elles repoussent les barrières physiques du châssis, de la toile, du papier et du geste du peintre, créateur par l’ajout ou le retrait, créateur parfois par la destruction. On assiste alors un véritable dialogue entre tous ces artistes.
C’est finalement cela dont il est question dans Le ciel pour atelier. Yves Klein et ses contemporains : le dialogue entre artistes via leurs œuvres. Il n’y a pas que le dialogue artistique célèbre entre Georges Braque et Pablo Picasso qui enfanta des œuvres avant-gardistes et majeures. D’autres artistes, par leur curiosité et leur générosité, par leur audace et leur ténacité, par leurs réseaux, par leurs échanges, ont, en plus de leurs œuvres respectives, créé un dialogue artistique collectif.
C’est ce dialogue artistique collectif, telle une œuvre d’art à part entière, qu’expose Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains. Une œuvre dense et inspirante.
Le Ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains
jusqu’au 1er février 2021, au Centre Pompidou-Metz
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